Le syndicat d’Unifor, qui représente quelque 19 000 employés de Bell Canada Entreprises (BCE) et plus de 21 000 chez Bell Média, s’est réuni à Ottawa mardi sur l’heure du dîner pour dénoncer les 4800 mises à pied annoncées le mois dernier par le géant des télécommunications.
Alors que la comparution des dirigeants de Bell Canada Entreprises (BCE) devant le comité permanent du patrimoine canadien a été repoussée pour une seconde fois, les membres d’Unifor manifestaient dans le cadre de la campagne «Honte à Bell», lancée le 14 mars dernier.
Rappelons que la suppression de 4800 postes annoncée par BCE le 8 février dernier avait suscité de fortes réactions, notamment de la part du premier ministre Justin Trudeau qui avait qualifié la nouvelle de «décision de merde».
«Dans cette série de suppressions d’emplois, la majorité des membres d’Unifor qui perdent leur emploi sont des agents du service à la clientèle, principalement des femmes. Axé par un conseil d’administration de BCE composé pour la plupart d’hommes riches», a souligné Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, lors d’un point de presse organisé avant la manifestation.
«La décision de Bell de supprimer des milliers d’emplois, malgré ses profits considérables, est une insulte à la loyauté et au travail acharné de nos membres», a mentionné, quant à lui, Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor, devant des centaines de manifestants.
Les dirigeants de BCE devront d’ailleurs s’expliquer devant le Comité permanent du patrimoine canadien. La comparution, qui devait initialement avoir lieu le 29 février, a été reportée au 19 mars avant d’être à nouveau repoussée.
«Les membres du conseil d’administration et de l’équipe de direction de Bell croient peut-être que la grogne s’estompera s’ils se cachent et restent dans l’ombre, mais il n’en est rien. Unifor continuera de braquer directement les projecteurs sur leurs décisions», a dit Mme Payne par voie de communiqué.
Les manifestants dénonçaient également la vente de 45 stations de radio locale annoncée en même temps que les postes coupés.
«Quand Bell coupe les médias d’informations locales, les Canadiens de partout au pays sont moins informés et notre démocratie est affaiblie. Il est temps de dire à BCE et à Bell Média que ça suffit», a ainsi déclaré Julie Kotsis, présidente du Conseil des médias d’Unifor.